
Blockchain, IA, jeunes : risques et opportunités de la tech en finance | Jérôme Bouthors

Une vie au cœur de la finance mondiale : le parcours inspirant de Jérôme Boutors
Passé par JP Morgan, HSBC, et désormais Chief Operating Officer chez Arendt au Luxembourg, Jérôme Boutors a traversé le monde et les crises en combinant expertise technologique et vision stratégique. Retour sur un parcours international marqué par les grandes mutations du secteur financier et des convictions fortes sur l’avenir de la finance personnelle.
L’ingénieur devenu stratège des marchés
Formé à l’INSA de Lyon comme ingénieur réseau, Jérôme débute sa carrière à New York, avant de rejoindre la finance au sein du Crédit Commercial de France, racheté par HSBC. Très vite, il se spécialise dans les systèmes informatiques en salle de marché. Son appétence pour la complexité le mène à Hong Kong, où il prend en charge des équipes dans le trading de produits dérivés, notamment sur le desk Delta One, connu pour ses arbitrages de marché à très forte intensité technologique.
JP Morgan : une banque technologique avant tout
Chez JP Morgan, il devient Chief of Staff pour les équipes tech en produits actions. Dans ce rôle transverse, il incarne une conviction forte : l’innovation n’est pas une couche cosmétique mais un levier stratégique. De l’IA au blockchain en passant par le calcul quantique, la banque américaine développe une culture où la technologie n’est pas au service du business, elle en est le cœur.
Il insiste : « L’avenir appartient aux structures qui savent faire disparaître la frontière entre IT et métier. »
Blockchain et IA : entre hype et utilité réelle
Si la blockchain a longtemps été, selon lui, « une solution à la recherche d’un problème », elle trouve désormais sa pertinence dans des cas concrets, notamment les paiements internationaux. De même, l’intelligence artificielle ne doit pas être vue comme une baguette magique, mais comme un assistant puissant à intégrer intelligemment dans les usages. L’exemple du copilote Microsoft, qu’il implémente actuellement, illustre bien cette approche pragmatique.
L’éducation financière comme priorité
L’un des messages les plus clairs de Jérôme concerne la nécessaire démocratisation de l’éducation financière. Il alerte sur l’exposition des jeunes à la consommation dès le plus jeune âge, entre réseaux sociaux et jeux en ligne. Selon lui, apprendre à gérer un budget, différer une gratification ou comprendre un rapport qualité-prix devrait faire partie du socle éducatif, dès le primaire.
Il déplore que l’école et les banques ne prennent pas assez cette mission à bras-le-corps, ce qui laisse la place à des acteurs alternatifs (peer-to-peer lending, fintechs, applications d’épargne) qui comblent les failles laissées par les institutions traditionnelles.
Vers une redéfinition de la banque
Pour Jérôme, les banques ne vont pas disparaître, mais se transformer radicalement. La montée de nouveaux services comme Wero – qui permet des virements sans IBAN via numéro de téléphone – ou encore les modèles de microfinance et les plateformes décentralisées vont coexister avec les institutions historiques. L’inclusion financière passera par cette hybridation, mais aussi par une meilleure écoute des besoins spécifiques des particuliers, longtemps laissés de côté.
Le facteur humain, encore et toujours
Enfin, au cœur de cette transformation, demeure l’humain. Les soft skills sont pour lui essentiels, y compris dans la gestion financière. La qualité d’une relation client ne se mesure pas au rendement, mais à la compréhension fine des projets de vie. Cette personnalisation – aujourd’hui réservée à la banque privée – devrait progressivement s’étendre au plus grand nombre.
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